Oui, je suis en période questions. Voilà huit ans que je lutte pour fabriquer mon bonheur, j'ai fouillé en moi, accepté ce que je pouvais accepter, changer ce que je pouvais changer (comme c'est difficile !!), j'ai observé mes convictions, mes principes, mes goûts, mes couleurs intérieures. Sans narcissisme aucun, mon but était d'être une personne mieux dans sa peau pour en faire profiter les autres, l'idée du partage m'habitait (une véritable hérésie dans un système capitaliste !). Et mon sursaut d'intelligence me fait l'effet d'être de la bêtise à l'état pur.
Oui, je voulais être sûre, pour pouvoir aller de l'avant gentiment sans être trop impactée par les aléas de la vie et sans prendre cette dernière avec trop de cynisme (je n'aime plus le cynisme).
Alors, voyez-vous j'ai œuvré avec cœur. Parfois fatiguée, j'ai œuvré encore ! J'ai bien du renoncer tout à fait, jetant l'éponge, deux fois trois mois, mais je me suis toujours botté les fesses pour me motiver à avancer, et chasser ce découragement, devant une tâche qui me paraissait de plus en plus impossible à mesure que j'y avançais. J'ai œuvré avec cœur mais jamais d'arrache-pied, si le prix du bonheur, c'est de devenir cul de jatte alors je renonce, je vous le dis tout net !
En juin, un miracle s'est produit, je me sentais en équilibre, entre ma plume, mes projets plastiques, mes considérations humaines et environnementales, prête à aller avec mes projets de part le monde et j'apprends que le recyclage du papier est plus nocif que sa fabrication. Pour trouver une réelle information, faut vraiment gratter et encore, elle n'est vraie que dans une certaine mesure... Et j'en passe. Voilà qu'on nous a collé de l'huile de palme dans notre essence à notre insu, que notre bagnole (qu'on ne peut pas changer pour l'instant) est cancérigène, les politiques m'emmerdent avec leur décisions de masse, ça ne fait guère avancer de le dire, mais ça soulage !
L'équilibre est fragile, on a beau fouiller, ancrer profondément, faire la part entre son parcours, apprendre à vivre heureux malgré ses casseroles et ses imperfections, composer avec l'autre qui ne se livre pas ou rarement, puiser dans ses qualités pour arriver à un truc à peu près cohérent, faut croire qu'on finit par ne remarquer qu'une seule et même chose : l'harmonie ne dure pas. La cohérence n'est pas de ce monde. (Bon d'accord ça fait deux choses !).
C'est d'une complexité d'être humain et de réfléchir, dans notre monde bordélique au possible, avec toutes ces personnes en souffrances qui ne savent pas, le plus souvent, où se cache l'équilibre, enfin quand ils se soucient des autres, moi rien qu'une heure durant je voudrais être conne et égoïste à la fois ! Je ne sais pas pourquoi, vieillissant, chemin faisant, j'ai l'impression que c'est en cultivant la bêtise et l'égoïsme qu'on atteint un bonheur durable. Ce qui est faux, les égoïstes ne sont pas plus heureux que les autres ! Je le sais, j'en ai croisé, des aigris qui n'en avaient jamais assez et s'enfermaient avec leur avoir au point de se nécroser l'âme.
Si je tenais le crétin qui a inventé le concept du bonheur, il passerait un sale quart d'heure ! Oui, mais est-ce que je ne culpabiliserais pas ce faisant, me privant une fois encore d'un moment de bonheur ? ;-)